Another Day in Paradise #Blake

Another Day in Paradise

Blake & Marian

Il est 11h50 ce samedi matin, lorsque la NewBeetle rouge de Marian tourne à l'angle de Mercer et Plainsboro en direction de Diamond Valley où ses parents résident. Concentrée sur sa route, la jeune femme silencieuse jette régulièrement quelques coups d’œils à la dérobée en direction de Blake installé sur le siège passager. Malgré l'incendie qui a frappé l'université quelques jours plus tôt et leur a valu quelques heures d'enfermement dans la salle multimédia, les deux jeunes gens n'ont pas repoussé leur projet de week end chez les Crowleys. Au contraire, cette escapade loin de l'aile carbonisée de l'université ne peut que leur faire le plus grand bien, et Marian se réjouit d'avance à l'idée de pouvoir passer quelques heures seule en compagnie de Blake hors de l'enceinte universitaire.

Tournant à gauche à l'intersection suivante, la jeune femme observe à nouveau Blake, perdu dans ses pensées, le plus discrètement possible et esquisse un léger sourire de satisfaction avant de tendre la main vers le poste radio qu'elle allume d'une simple pression. Tombée en plein fondu musical annonçant la fin d'une chanson et le début imminent d'une autre, la jeune femme continue sa route sans broncher jusqu'à ce que les premières notes d'une chanson qu'elle ne connait que trop bien ne commencent à résonner dans les hauts parleurs de la voiture. Esquissant un sourire amusé, la jolie brune commence à remuer les épaules en rythme avant de lever une main en l'air lorsque Beyonce entame les premiers vers de sa célèbre chanson. Tournant la tête vers Blake un sourire plus grand encore accroché aux lèvres, la jeune femme n'hésite pas à chanter à son tour pour l'entrainer avec elle dans sa folie du moment. "All the single Ladies, All the single Ladies!" Chantonne-t-elle tout en regardant régulièrement la route quasi déserte devant elle.

Eclatant d'un rire léger mais vivifiant alors que son ami reprend les paroles en chœur à son tour, la jeune femme continue de remuer sur son siège tout en maintenant une conduite exemplaire. Après tout, il ne s'agit pas d'avoir un accident, juste de s'amuser un peu après le stress qui les a à peine quitté depuis l'autre nuit. Le premier couplet passé, puis le second, le refrain s'annonce enfin, et de sa main libre, l'autre toujours fixée sur le volant, Marian n'hésite pas à montrer sa main droite, la mauvaise donc, à Blake, pour lui faire remarquer l'absence de bague à son doigt, à la manière de Beyonce dans son clip tandis qu'ils reprennent le refrain en chœur. " 'Cause if you liked it, then you should have put a ring on it! If you liked it, then you shoulda put a ring on it". La chanson continue et la jeune femme est ravie de voir Blake continuer à se prendre au jeu. Le week end s'annonce déjà tout bonnement épique. Eclatant à nouveau de rire alors que Blake continue de chanter, Marian peine à rester concentrée assez longtemps pour chanter à nouveau tant le jeune homme s'implique dans sa chanson.

Des larmes de bonne humeur brillant à ses yeux, la jolie brune tente de conserver suffisamment son calme pour continuer à rouler comme il se doit, mais la chose ne s'avère pas des plus aisées. Heureusement, ils arrivent à bon port quelques minutes plus tard, après quelques fous rires incontrôlables. Garant sa voiture dans l'allée menant au garage de ses parents, juste derrière le SUV de Jonathan à côté duquel sa petite citadine ressemble à une voiture de poche, Marian se tourne une fois de plus en direction de Blake pour lui adresser un immense sourire. "Terminus, tout le monde descend!" Lance-t-elle joyeusement tout en ouvrant sa portière avant de descendre de voiture.
Inspirant une longue bouffée d'air frais, la jeune femme s'étire longuement pour soulager ses muscles endoloris par la conduite prolongée. Bien que la maison de ses parents ne soit qu'à 30 min de l'université, Marian n'est pas habituée à conduire très souvent. Elle n'utilise sa voiture que pour rentrer chez ses parents et ne rentre pas tous les week end alors forcément, même ce type de petits trajets suffit à faire souffrir ses muscles si peu souvent sollicités. "Fiou... Je suis bien contente d'être arrivée, même si on s'amusait bien!" Lance-t-elle tout sourire en se tournant vers Blake lui aussi sortit de la voiture. Lissant finalement sa jolie robe d'été sur ses courbes fines pour aplanir les éventuels plis qu'aurait pu lui donner sa position assise, la jeune femme s'apprête à se diriger vers le coffre pour en sortir leurs sacs lorsque la porte d'entrée de la maison s'ouvre bruyamment laissant apparaitre une Danielle visiblement soulagée de les voir arriver.

"Jonathan, les enfants sont là! Dépêche-toi!" Lance-t-elle à son mari tout en se précipitant sur sa fille pour l'embrasser. "Mon bébé, tu m'as tellement manqué!" Ajoute-t-elle tout en serrant Marian dans ses bras si fort que la jolie brune en étoufferait presque. "On s'est vu il y a moins d'un mois..." Commente l'étudiante à qui ses parents on malgré tout beaucoup manqué tandis que sa mère relâche son étreinte pour l'observer de bas en haut. "J'ai eu si peur avec cette histoire d'incendie! Tu n'es pas blessée au moins?!" Questionne la fleuriste tout en serrant à nouveau sa fille dans ses bras avec force. "Mais non, je vais ..." Marian tente de la rassurer, mais Danielle qui vient d'apercevoir Blake approcher, relâche rapidement son étreinte sur sa fille pour aller serrer à son tour, le jeune homme dans ses bras. "Oh Blake, mon chéri! Tu n'as rien toi non plus j'espère!" Lance Danielle à l'attention du garçon qu'elle n'hésite pas à serrer très fort contre elle comme si il s'agissait de son propre enfant.

Esquissant un sourire amusé, Marian se dirige finalement vers le coffre pour en sortir leurs sacs, vite rejointe par son père venu depuis le jardin en passant par le côté de la maison. "Le pauvre..." Commente Jonathan avec un sourire amusé en direction de Blake que Danielle a finalement relâché légèrement pour l'inspecter et vérifier que lui non plus n'a pas souffert de l'incendie ou qu'il a bien mangé depuis sa dernière visite au moment des fêtes. "Une vraie mère poule..." Commente à son tour Marian avec un léger rire avant d'étreindre son père avec tendresse. "Bonjour Papa." "Bonjour ma poupée..." Souffle Jonathan avant de prendre le sac de sa fille et celui de Blake sur son épaule et d'aller sauver le jeune homme des griffes de sa femme." Salut Blake! Danielle, laisse le respirer le pauvre!" Lance-t-il dans l'hilarité générale tandis que tout le monde se dirige vers l'intérieur de la maison.

"Tu va voir Blake, j'ai retrouvé plein de nouvelles photos! Et Jonathan nous a préparé son célèbre poulet au paprika. Ca va être un super week-end!" Fait savoir Danielle tout en entrainant le jeune homme avec elle. Tandis qu'elle les dépasse pour suivre son père, Marian glisse brièvement sa main dans celle de Blake et serre doucement ses doigts sur ceux du garçon avant de les relâcher tout en lui lançant un regard entendu. Après tout, elle l'avait prévenu!

Another Day in Paradise

Marian & Blake

Appuyé nonchalamment sur le rebord de la fenêtre de la place passager de la NewBeetle rouge de Marian, tu observes le paysage depuis longtemps, silencieux afin de ne pas détourner l’attention de Marian de sa conduite exemplaire. Tu laisses ton esprit t’embarquer là où bon lui semblait. Tu repenses vaguement à cette nuit agitée d’enfermement dans la salle multimédia de l’Université alors qu’un incendie ravageait toute une aile de l’un des bâtiments. Bien que cette nuit-là ne fût pas de tout repos, le weekend chez les Crowley ne s’en était pas vu repoussé à une date ultérieure. Bien au contraire. Premièrement la mère de Marian n’aurait jamais accepté cela et, tu en étais à 99% certain, aurait été capable de venir jusqu’à l’université vous chercher. Deuxièmement, un peu de temps hors de l’université ne pouvait être que bénéfique autant à Marian qu’à toi. Troisièmement, mis à part en présence de la jolie brune, tu avais été intenable, piaffant de jour en jour de plus en plus d'impatience pour atteindre son paroxysme que ce matin même lorsque la jolie brune avait toqué à ta porte, t'indiquant le départ pour la maison de ses parents. Ton sac avait d'ailleurs été prêt avec un jour d'avance et Josh n'avait plus entendu parler que de ce week-end depuis que Marian t'avais invité. Ton regard quitte parfois le paysage pour se poser sur la jeune femme, juste le temps de détailler les traits de son visage avant de te rediriger vers le paysage. Hors de question d'être pris en flagrant délit d'observation intense, enfin, tant que les choses ne seront pas un peu plus claires.

Le silence reposant règne dans l'habitacle pendant un long moment jusqu'à ce que s'élève un fondu musical. Tu quittes définitivement le paysage lorsque tu reconnais les premières notes de Single Ladies. Tu tournes la tête, un grand sourire accroché aux lèvres, pour trouver le magnifique sourire de Marian. Si elle savait... Single Ladies avait longtemps été une de tes chansons favorites. Tu n'étais pas véritablement fan de ce style musical, mais il fallait dire que cette chanson était plutôt pas mal. Josh mettait très souvent cette musique dans le garage lorsqu'il y travaillait. Etant donné que c'était l'endroit où tu passais le plus clair de ton temps, hors de la patinoire, tu en étais venu à en connaitre les paroles par cœur. Plus encore, il y avait eu une fois, où après un pari stupide avec ton oncle, tu avais dû apprendre également la chorégraphie. Bien entendu, ce genre de choses, c'est comme le vélo, c'est impossible à oublier. C'est ainsi que lorsque Marian commence à entonner les paroles de concert avec la radio, tu te joins à elle autant au niveau des paroles que de la danse. Certes, exécuter les mouvements étaient loin d'être aisé dans l'espace plus ou moins réduit de ta place mais peu importe."Up in the club, we just broke up, I'm doing my own little thing." entonnes-tu à ton tour, faisant rire Marian.

Vous poursuivez votre duo, Marian reportant régulièrement son attention sur une route quasi déserte. Lorsque vous reprenez en cœur le refrain, tu lèves la main gauche, absente de tout bijou, poursuivant la chorégraphie alors que Marian te montre sa main droite, elle aussi dénuée de bague. Même si ce n'était pas la bonne main, tu hoches la tête, l'ombre d'un sourire planant sur ton visage. L'idée de mettre en application les paroles, en tout bien tout honneur, bien sûr, était tout de même tentante. De quoi encore te donner de la matière à réfléchir. "'Cause if you liked it, then you should have put a ring on it! If you liked it, then you shoulda put a ring on it.". Quelques mouvements d'épaules, quelques coups involontaires et peu violent sur la boîte à gants tout en chantant à tue-tête le tube de Beyoncé plus tard, la chanson se finit et tu ne tardes pas à éclater de rire en même temps que ton amie partant dans un fou rire incontrôlable et bien agréable.
Tu calmes enfin lorsque la NewBeettle s'engage dans l'allée des Crowley, se garant près du SUV du père de famille. "Terminus, tout le monde descend !", lance joyeusement Marian, t'adressant un magnifique et immense sourire. Tu lui retourne la faveur tout en répondant aussi joyeusement, faisant par la même occasion référence à l'absence de bague à la main de la brune : "Bien m'dam...oiselle !"
Hors de la voiture, la jeune femme s'étire et commente le trajet une fois que tu es sorti à ton tour. " Tu l'as dit ! Si tu veux, je prendrais le volant au retour, je commence à connaître le chemin. " lui proposes-tu gentiment. Après tout, c'était la moindre des choses. Tu l'observes également lisser sa jolie robe avant d'entendre la voix d'une Danielle soulagée depuis le seuil de la porte de la maison familiale. Cette dernière prévient son mari de votre arrivée et se dirige vers sa fille, la serrant dans ses bras. Tu te tiens en retrait, un sourire attendri sur les lèvres, au niveau de la place passager que tu avais occupé pendant tout le trajet afin de laisser mère et fille quelques minutes d'intimité, ce jusqu'à ce que la fleuriste te remarque.

Danielle, vérifiant que sa fille n'avait pas été blessée durant l'incendie, n'attend pas la réponse de sa fille avant de venir à ta rencontre et t'étreindre. " Oh Blake, mon chéri! Tu n'as rien toi non plus j'espère!". Souriant dans le dos de la mère de ton amie, tu réponds d'une voix rassurante : " Rien du tout, pas la moindre égratignure recensée à ce jour. "
Alors que la fleuriste te relâche pour t'interroger comme si elle était ta mère sur diverses choses dont ta manière de te nourrir à l'Université, Jonathan fait son apparition et va saluer sa fille à son tour. Le père de famille, bientôt d'humeur à te sauver de l'interrogatoire mené par sa femme s'adresse à toi puis à sa femme : " Salut Blake! Danielle, laisse le respirer le pauvre!" Tu ris légèrement avant de lui répondre allant à sa rencontre et lui serrant la main : " Bonjour Jonathan ! ", puis d'une voix plus basse, " je le vis bien ne vous inquiétez pas."
A peine, as-tu prononcé ces mots que Danielle te prend par le bras et t'entraîne à l'intérieur, t'informant qu'elle a retrouvé de nouvelles photo de sa fille, du menu préparé par Jonathan et s’enthousiasmant du week-end à venir, le qualifiant de super. "Je n'en doute pas le moins du monde" réponds-tu adressant un clin d’œil à Marian alors que cette dernière serre ta main si rapidement que tu n'as pas le temps de la serrer en retour et t'adresse un regard entendu. "Je t'avais prévenu" semblait-elle ainsi dire, pour toute réponse, tu lui décoches ton plus beau sourire avant de suivre Danielle dans le jardin où le couvert avait dû être dressé.

Another Day in Paradise

Blake & Marian

Si le début du voyage se passe dans le calme le plus total, Marian se contentant d'observer Blake à la dérobée, la suite de leur périple est bien plus mouvementée. Restant un minimum concentrée sur sa route afin qu'ils ne finissent pas bêtement plantés dans un arbre, la jeune femme s'en donne malgré tout à coeur joie lorsqu'il s'agit de chanter et danser sur le tube de Beyonce. A côté d'elle, Blake n'est pas en reste, bien au contraire! Prêt à tout pour réaliser la chorégraphie du morceau, quitte à en sortir avec quelques bleus, le jeune homme se cogne un peu partout dans la voiture mais continue pourtant malgré tout de danser sous les éclats de rire de Marian, qui peine de plus en plus à se concentrer, aussi bien sur sa route, que sur la chanson. Heureusement, le voyage s'achève quelques minutes plus tard alors que la jeune femme se gare dans l'allée menant à la maison de ses parents, un sourire tenace encore accroché aux lèvres.

Sortant de la voiture sur un dernier rire léger lorsque Blake joue sur les mots, la jolie brune lui fait rapidement part de la fatigue que lui a causé la route et est touchée par sa proposition lorsqu'il fait savoir qu'il connait désormais suffisamment bien la route pour prendre le volant le lendemain, sur le chemin du retour. "Oui si tu veux, avec plaisir même! " Répond-t-elle avec un sourire. Si elle ne confierait pas à n'importe qui le soin de conduire sa voiture, cadeau de ses parents pour fêter sa majorité, Marian a une confiance aveugle en Blake et n'hésiterais pas une seule seconde à lui confier sa propre vie si l'occasion se présentais.

Sains et saufs pour l'heure, les deux jeunes gens sont coupés par l'arrivée d'une Danielle surexcitée. Restée une très belle femme pour son âge, cinquante quatre ans cette année, la fleuriste n'hésite d'ailleurs pas à courir pour se précipiter dans les bras de sa fille qu'elle inspecte de la tête aux pieds. Si Marian ne ressemble en rien à sa mère adoptive aussi blonde que l'étudiante est brune, le lien qui les uni est bien plus fort que tous les liens biologiques du monde. En témoigne d'ailleurs aisément leur façon à toute deux de se comporter. Pourtant, Danielle quitte très vite les bras de sa fille pour se précipiter sur Blake qu'elle serre lui aussi dans ses bras avant de s'inquiéter de son état de santé. Après tout, le jeune homme a traversé des épreuves difficiles au cours des huit derniers mois, et cet incendie n'est qu'un soucis de plus venu s'ajouter à sa longue liste. Alors faute de famille présente sur place pour prendre soin de lui, Danielle a décidé de le traiter comme son propre fils, en s'inquiétant autant pour lui que pour Marian. Comportement qui amuse aussi bien la jeune femme que son père, venu à son tour depuis le jardin pour les saluer.

Eclatant d'un rire sonore lorsque Blake lui assure très bien vivre la situation, Jonathan ne tarde pas à inviter tout ce beau monde à entrer à l'intérieur. Suivant son père, Marian serre rapidement la main de Blake dans la sienne alors que Danielle qui a pris le jeune homme par le bras, commence à lui vanter les mérites de ce week end qu'elle a prévu pour eux.
Attendrie par le comportement de sa mère vis à vis du jeune homme, la jolie brune suit son père dans le jardin et le rejoint près du barbecue où cuisent à petit feu de belles cuisses de poulet enrobée d'un mélange au paprika dont son père a le secret. "Ca sent rudement bon! Je meurs de faim!" Fait-t-elle savoir tout en se glissant sous le bras de son père pour l'étreindre de nouveau. Si Marian est très proche de sa mère, elle l'est sans doute encore plus de son père si cela est encore possible. Lorsqu'elle se sent triste ou qu'elle souhaite se confier, c'est souvent vers Jonathan, plus terre à terre, que la jeune femme se tourne. Et aujourd'hui ne fait pas exception. "Alors, comment avancent les choses avec Blake?" Finit par demander Jonathan tout en déposant un baiser sur la tempe de sa fille. "Ca va, il continue à se rappeler petit à petit de sa vie d'avant. Je pense qu'il est sur la bonne voie" Lui apprend-t-elle tout en observant le poulet grésiller sur la grille. "Non, je voulais parler de tes sentiments pour lui. Tu lui en as parlé?" Questionne Jonathan en se détachant légèrement de sa fille pour retourner la viande. Se retournant vers le salon de jardin dans lequel Danielle a installé Blake pour lui montrer sans plus tarder l'album photo sur lequel elle a réussi à remettre la main, la jeune femme laisse échapper un léger soupir. "Non... Je préfère attendre de voir comment évoluent les choses naturellement. Il a déjà beaucoup à gérer avec sa mémoire et ses études. Je n'ai pas envie de le brusquer." Répond-t-elle tout en observant Blake avant de reporter son attention sur son père. "Qu'est ce qu'on mange avec ça?" Questionne-t-elle finalement avec un peu plus d'entrain.

De leur côté, Blake et Danielle sont effectivement installés sur la banquette du salon de jardin situé sur la terrasse à bonne distance de la fumée crée par le barbecue. La table est dressée à quelques mètres de là et n'attend plus qu'eux, mais la fleuriste a décidé de profiter du fait que le repas ne soit pas totalement près pour sortir l'album photo qu'elle s'était promise de montrer à Blake. Installée tout près du jeune homme, l'album sur les genoux, Danielle tourne les pages en commentant de nouveau son contenu. Plus récent que ceux qu'elle lui a montré lors de sa dernière visite, cet album ne contient que des photos de Marian à l'âge adulte qui datent de ces cinq dernières années tout au plus. "Tiens, ça c'était pour ses 21 ans. On avait loué une cabine à photos, pour que tout le monde puisse repartir avec des photos souvenirs! C'est Jonathan à côté, mais la machine n'était pas encore très bien réglée..." Explique Danielle en montrant les quatre photos où Marian n'apparait quasiment que toute seule. Tournant une nouvelle page, plusieurs photos laissent apparaitre Marian dans une robe blanche immaculée. "Ca c'est au mariage de la cousine de Jon il y a deux ans. Elle s'est mariée sur la plage en Californie. Un très beau mariage"Commente la fleuriste. "Tiens, celle-ci est en double. Je fais toujours développer les photos en double, au cas où. Je n'ai pas du faire attention en les rangeant. Tiens, tu n'as qu'à la prendre!" Conclue-t-elle en donnant le double de la photo à Blake. "Ca te fera un souvenir de Mari" Ajoute-t-elle avec un sourire complice.

Continuant de feuilleter l'album, Danielle tombe finalement sur quelques photos d'un week-end passé à camper en forêt au printemps précédent,durant lequel le petit ami de Marian avait été convié. On l’aperçoit d'ailleurs sur l'une des photos en compagnie de la jeune femme alors qu'ils flânaient sur un pont. "Tiens, j'ignorais que j'avais encore des photos de Matthew..." Commente-t-elle distraitement pour elle même. C'était la seule et unique fois où Matthew avait passé un peu de temps avec les Crowleys. Danielle et Jonathan l'avaient trouvé sympathique, mais pas assez prévenant envers leur fille, et surtout, bien trop différent d'elle pour que leur couple ne dure très longtemps. Pour leur donner raison, les deux jeunes gens s'étaient séparées quelques mois plus tard sans que Marian ne leur ait jamais vraiment expliqué pourquoi et ils n'avaient plus entendu parler de lui depuis. Une bonne chose sans doute.

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Marian & Blake

Après un trajet plutôt animé, c'est avec un sourire plus qu’étincelant que tu sors de la voiture à la suite de la jolie brune. Une fois extrait du véhicule, tu remets un place ton col de chemise et ton blouson de cuir et t'étire à ton tour. En effet, mesurant un mètre quatre vingt-cinq, tu t'étais senti quelque peu à l'étroit durant le trajet et la manœuvre de danse ne s'en était pas vue pour le moins facilité. D'ailleurs, la boite à gants se souvenait encore d'un malencontreux coup de ta part. Tu lui avais adressé, dans ton excès de folie, un regard d'excuse, faisant redoubler les rires de Marian. Ayant mémorisé le trajet avec facilité, tu proposes de servir de chauffeur pour le retour, proposition que ton amie accepte avec plaisir. Tu réponds simplement en lui souriant, te sentant flatté par sa confiance.

Les retrouvailles avec les parents de Marian passées, tu emboîtes le pas de la joyeuse famille, Danielle te traînant par un bras et la main de sa fille dans ta main libre l'espace d'un instant avant que la jeune femme suive son père du barbecue et toi sa mère dans le salon de jardin. Le temps que Danielle sorte ses fameux albums photos, tu observes père et fille d'un regard attendri, te demandant de quoi ils peuvent bien parler. Lorsque tu croises le regard de la jeune femme, tu lui adresses un clin d’œil avant de reporter ton attention sur Danielle qui revient avec son album photo. Elle s'assoit à tes côtés et commence à dévoiler des photos d'une Marian adulte. Tu ris au mauvais réglage de l'appareil lors de son anniversaire qui a valu un demi Jonathan apparaissant sur les photos. "Pauvre de lui." Tu ne ris plus très longtemps, te sentant tout chose devant la photo qui suit. Sa mère t'informe qu'elle a été prise à l'occasion d'un mariage sur une plage en Californie, deux ans auparavant. Sensation assez inédite chez toi, mais qui ne t'étonnas pas pour autant bizarrement. Tu te racles la gorge afin de cacher ton malaise et pouvoir commenter à ton tour : "Elle est vraiment sublime" La photo avait été très bien prise et mettait évidemment en valeur la jeune femme. Tu reprends pieds pendant deux minutes, juste assez de temps pour que Danielle t'achève à nouveau en t'en donnant une, développée en double. Dissimulant les quelques frissons que t'inspiraient la dite photo, tu remercies chaleureusement la fleuriste tout en la glissant discrétement et avec soin dans la poche intérieure de ta veste. Tu savais déjà que dès que l'occasion se présentait, tu irais la dissimuler dans ton édition polonaise du Pianiste de Wladyslaw Szpilman, ton livre de chevet qui avait atterri pour tu ne savais pas quelle raison dans ton sac d'affaires du week end. Tu lui avais alors trouvé une utilité, pas question que Marian trouve en ta possession une photo d'elle issue de l'album familial, ce serait une déclaration presque explicite. Déclaration de quoi d'ailleurs ? Non, tu n'allais pas t'embarquer là dedans maintenant. Néanmoins, tu te demandais ce que mijotait la fleuriste, si elle avait deviné quelque chose qui t'échappait à toi même. Cela ne t'étonnerait pas par ailleurs, tu avais appris, en quelques visites que la blonde fleuriste était plutôt perspicace, tout comme son mari.

Danielle continua à parcourir pendant quelques instants l'album, s'arrêtant sur toutes les photos pour les commenter et tu répondais à ton tour jusqu'à ce qu'elle en trouve une, qui, à la réaction de la mère de famille, ne devait pas être là. Cette photo montrait Marian évidemment, en compagnie d'un jeune homme brun, un certain Matthew d'après les dires de Danielle. Sans comprendre pourquoi, une pointe de quelque chose qui ressemblait à de la jalousie monta en toi. Ce regard complice, non pas qu'il t'insupportait mais presque. Tu choisis de regarder ailleurs, enfin, plus précisément regarder Marian alors que tu te souviens de la question que Marian t'avais posé quelques jours plus tôt. S'il te semblait avoir une personne importante ou en terme plus explicite, une petite amie. Ta réponse avait été catégorique et négative. Toutefois, si la même question concernant la jeune femme t'avais brûlé les lèvres tu n'avais osé la poser et tu n'irais pas te risquer à poser la question à sa mère. Toutefois, tu te demandais bien si Matthew était "quelqu'un d'important" pour Marian. Plus tard. Laissant Danielle terminer de ranger son album photo à présent terminé, tu lui adresses un grand sourire avant de déclarer, malicieusement : "Je vais mener mon enquête du côté du barbecue".

Et tu te faufilas, aussi discret que la panthère rose dans ses bons jours, silencieux jusque derrière Marian, indiquant d'un geste à son père de garder le silence. Mettant ton visage juste à la hauteur de l'oreille la jolie demoiselle puis posant doucement tes mains sur les épaules de la jeune femme et murmuras avec innocence et malice : "Je vois vraiment pas pourquoi tu craignais le retour de l'album photo." Tu te redresses et adresses un grand sourire à la jeune femme ainsi qu'à son père. "Les cuisses de poulets se portent bien à se que je vois ! ça a l'air excellent Jonathan !"repris-tu avec un enthousiasme non feint. Quelques minutes plus tard, après que la volaille ait terminé de prendre ses couleurs, vous vous mirent à table tout en discutant joyeusement. Les heures sombres de l'incendie de l'université et de l'inquiétude qui avait peuplé cette nuit là te paraissaient bien loin dans ce petit coin de paradis qu'était la maison des Crowley. Plus encore, l'université elle même avait disparu de ton esprit, il n'y avait que Marian et ses parents et peut être quelque part dans ta tête ce qui semblait être des sentiments pour la jeune femme.

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Blake & Marian

Restée près de son père pour surveiller le poulet qui grésille allègrement sur la grille du barbecue, Marian ne peut s'empêcher de jeter régulièrement quelques regards plus curieux qu'inquiets en direction de Blake et sa mère. Vu de loin, ces deux là ont l'air de vraiment bien s'entendre, et la jolie brune ne peut que s'en réjouir. Après tout, n'est-il pas important pour toute jeune femme de savoir que sa famille apprécie celui que son coeur a choisi? Souriant à cette simple pensée, la jeune femme quitte finalement Blake du regard lorsque son père s'adresse de nouveau à elle. "Ta mère a prévu des tonnes de salade de pomme de terre pour accompagner tout ça. J'espère que vous avez faim, sinon je vais encore devoir manger des pommes de terre pendant trois semaines!" Fait savoir le peintre tout en essuyant d'un revers de la main la sueur qui perle sur son front alors qu'il esquisse un sourire à l'attention de sa fille. "De toute façon, même si vous n'avez pas faim, je doute que ta mère vous laisse sortir de table avant qu'elle n'estime que vous ayez assez mangé. Elle a peur qu'on ne vous nourrisse pas assez là-bas." Ajoute-t-il avec un rire amusé tout en observant Danielle et Blake à son tour.

Si Marian manque tout du petit cadeau que fait sa mère à Blake en lui offrant une photographie de sa fille, Jonathan n'en rate pas une miette. Pourtant, le peintre préfère ne rien dire à sa fille et se contente d'esquisser un sourire satisfait. Si Marian a décidé de laisser faire les choses à leur rythme entre elle et le jeune patineur, il semblerait que Danielle ait décidé de donner un léger coup de pouce au destin et tout papa poule qu'il soit, Jon' ne peut que s'en féliciter. Sa fille mérite d'être heureuse et Jonathan ne voit dans l'immédiat, pas de meilleur prétendant pour elle que Blake qu'il apprécie vraiment beaucoup.
Blake qui d'ailleurs s'avance discrètement dans le dos de Marian. Si Jonathan l'a vu, il n'en laisse rien paraitre et se contente de se retourner rapidement vers son poulet à présent bientôt cuit. "Encore quelques minutes et on pourra le déguster!" Fait-il remarquer pour que Marian ne se doute de rien. "Génial! L'odeur me donne l'eau à la bouche!" Lance-t-elle joyeusement avant de sursauter lorsqu'elle sent les mains de Blake se poser sur ses épaules tandis qu'il lui murmure quelques mots à l'oreille. Rougissante, la jeune femme s'éloigne légèrement de lui pour se retourner et lui faire face, un sourire gêné sur le visage. "Tu m'as fait peur..." Souffle-t-elle le coeur battant. Pourtant, plus que l'effet de surprise, c'est la proximité de Blake, la chaleur de son souffle contre sa joue alors qu'il lui parlait à l'oreille et la chaleur de ses mains sur ses épaules à peine couvertes par les bretelles de sa robe qui ont provoqué chez elle cette soudaine tachycardie. Tais toi mon coeur, il va finir par t'entendre!.

Portant sa main à sa poitrine dans l'espoir vain que son muscle cardiaque cesse de se jeter comme un dingue contre sa cage thoracique, Marian adresse un nouveau sourire à Blake avant de reprendre la parole. "J'ignore quelles photos étaient dans celui-ci, je vais devoir te croire sur parole!" Fait-elle savoir joyeusement avant que Jonathan ne les invite à passer à table.

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Le reste de l'après midi a filé comme une flèche sans que rien ne vienne obscurcir cette journée. Après un copieux repas, Danielle, toujours aussi vive bien qu'elle se soit resservit deux fois, a invité tout le monde à disputer un match de badminton. "Les filles contre les garçons" a-t-elle insisté. Après trois victoires masculines contre deux féminines, Danielle a finalement déclaré forfait afin d'aller préparer le repas de soir. Une salade composée afin de rafraichir tout le monde accompagnée pour le dessert de fraises du jardin que la fleuriste à la main verte a récolté en grande quantité.

Après avoir grignoté du bout des lèvres, l'appétit coupé par la chaleur écrasante de cette fin de journée et la fatigue de cet après-midi mouvementé, Marian s'est éclipsée une fois la table débarrassée pour s'offrir une douche bien méritée. Tandis que l'eau chaude ruisselle sur son corps à présent propre, la jolie brune s'attarde et laisse ses pensées se diriger vers Blake dont le visage souriant se dessine derrière ses paupières closes. Blake envers lequel elle éprouve de plus en plus de sentiments au point même, qu'un simple contact de sa chair avec la sienne, soit capable de lui provoquer les émotions les plus violentes. Le seul souvenir de ce contact survenu plus tôt ce matin trouble d'ailleurs grandement la jeune femme qui sent de nouveau son coeur accélérer dans sa poitrine et le rouge lui monter aux joues.

Passant une main sur son visage pour en chasser l'eau qui l'empêche de rouvrir les yeux, la jolie brune rabat ensuite ses cheveux vers l'arrière pour les décoller de son front et de ses joues avant de couper l'eau. S'enroulant dans une serviette moelleuse, la psychologue se sèche rapidement avant d'enfiler par dessus son boxer de coton blanc, une vieille chemise de pyjama bleue empruntée des années plus tôt, sans jamais avoir été rendue, dans l'armoire de son père, ainsi qu'un short de pyjama blanc, lui appartenant cette fois.
Ainsi vêtue, la jeune femme quitte la salle de bain située au fond du couloir à l'étage, une serviette en main, avec laquelle elle sèche négligemment ses cheveux encore humides.

Se dirigeant pieds nus vers la chambre d'amis dont la porte entre-ouverte laisse échapper un léger halo lumineux, la jolie brune s'immobilise quelques secondes à l'entrée de la porte pour observer,sans être vue de lui, un Blake qui, à demi étendu sur le lit, lui semble particulièrement concentré, avant de frapper quelques coups et d'ouvrir la porte pour y laisser apparaitre sa silhouette. "La salle de bain est libre si tu veux..."Souffle-t-elle avec un sourire alors qu'elle s'appuie sur l'encadrement de la porte. "Qu'est ce que tu écoutes?" Demande-t-elle finalement en apercevant les écouteurs vissés dans les oreilles du garçon.

Quittant son poste d'observation pour rejoindre le lit, Marian s'y installe. Assise sur le bord, sa serviette humide posée sur sa jambe repliée sous ses fesses, elle se penche légèrement vers Blake pour lui emprunter l'un de ses écouteurs qu'elle glisse à son oreille. La chanson jouée par le lecteur est en espagnol, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Pas très douée en langue étrangère, Marian ne saurait dire. Malgré tout, si elle n'en comprend pas les paroles, la chanson, très douce, lui apparait vraiment très belle. "Qu'est ce qu'il dit?" Questionne-t-elle curieuse.

Another Day in Paradise

Marian & Blake

Tu t'étais malicieusement glissé derrière la jeune femme, adressant un regard complice à son père qui se détourna par la suite. Comme prévu, Marian sursauta, ce ne fût pas ce qui te surprit le plus. En réalité ce fût la suite, elle rougit et tu pouvais presque sentir son malaise suite à cette soudaine proximité. Pourtant, il n'y avait pas réellement de raison d'être gênée... enfin, à une exception près. Pas la peine d'être psychologue pour envisager une telle explication et pourtant, bien qu'elle était parfaitement claire dans ton esprit, tu n'osais la formuler. C'en était presque intolérable, cela serait même de la folie. Tu repensais vaguement au fameux Matthew, pour qui tu avais ressenti plus tôt de la jalousie, dans l'hypothèse où il était encore le petit ami de la jeune femme, elle n'aurait pas réagi ainsi à ton contact. Ou alors elle t’aurait gentiment fait comprendre que c'était mal. Enfin, on parle d'une main sur une épaule ce n'était pas non plus d'une main sur un genou. Tes pensées fusèrent de tous bords, presque à l'instar de ces moments où une réminiscence de ta vie antérieure se manifestait. Et pour une fois, cela n'était ni douloureux ni anarchique. De simples pensées qui défilaient certes vite mais bel et bien enchaînées de manière logique. De tout cela, tu n'en laissas rien paraître et stockas ces quelques informations dans un recoin de ta tête pour plus tard alors que Marian s'écarta de quelques centimètres, déclarant que tu lui avais fait peur. Tes mains toujours sur ses épaules s'animèrent instinctivement en une légère caresse innocente alors que tu prends la parole à ton tour, calmement avec un sourire en coin: « Excuse-moi. Je mentirais si je disais que ce n'était pas voulu » mais pas autant et tu dus te faire violence pour ne pas prononcer les trois mots qui suivirent dans ta tête. Tu suivis du regard la main de la jeune femme s'installer sur son cœur. Pauvre Marian Tu ne pouvais dès lors que te sentir coupable et la culpabilité te fit ôter les mains des épaules de Marian. Joyeusement, elle te fit remarquer qu'elle n'avait aucune idée des photos que Danielle t'avait montrées et qu'elle devrait te croire sur parole. Ce fût alors ton tour de sourire et de lancer pensif, le poids de la photo offerte par la mère de la jeune femme semblant dupliqué contre ta poitrine où ton cœur battait avec plus d’entrain : « Tu peux me faire confiance, je t'assure. » tout ça pour ne pas dire que tu es juste magnifique. Il faudrait aussi trouver un moyen pour réprimer cette fichue petite voix qui commençait à se manifester dans ta cervelle, cette petite voix qui disait tout haut ce que tu ne voulais pas admettre. Sur ce, les Crowley et toi vous mirent à table et Danielle veilla bien à ce que tu prennes au moins trois fois de salade de pomme de terre avec ton poulet. Tu ne te fis pas prier davantage, apparemment M. et Mme Crowley étaient de vrais dieux des fourneaux. Le reste de l'après-midi fut tout aussi animé que le repas. Parce qu'il faut aussi faire du sport pour être en bonne santé, Danielle avait décrété que le badminton serait l'activité physique de la journée et avait déjà décidé des équipes, Marian et elle contre Jonathan et toi. Bilan 2 à 3. Inutile de préciser qu'après une telle après-midi, le dîner du soir fût aussi bien accueilli que celui du midi et plus particulièrement les fraises. Étonnant par ailleurs que Marian ne te taquine pas à nouveau sur ta gourmandise inavouée.

*

Tu t'étais retiré dans ta chambre depuis quelques minutes, après avoir aidé à débarrassé la table. Tu t'étais empressé de saisir ton livre pour y cacher la photo de Marian. Cette dernière étant à la douche, tu avais profité de son absence temporaire pour de nouveau regarder, durant de longues secondes le cliché avant de le ranger. Il était grand temps de faire le point. Tu en avais assez d'être dans le flou, de ne pas te rendre à l'évidence. Tu avais dès lors remis ton livre dans ton sac, pris ton téléphone et vissé les écouteurs à tes oreilles avant de t'allonger à moitié sur le lit mis à ta disposition. Tu fermes les yeux et te concentres. Marian... le sourire de Marian... sa main dans la tienne alors que vous vous baladiez... sa gêne soudaine... la tienne aussi dans d'autres contexte... ton inquiétude lors de l'incendie de l'université non pas pour ta propre vie mais pour la sienne et celle d'Elina, inquiétude dont tu n'avais voulu tenir compte alors... de nouveau son sourire... sa réaction à ton contact... et ton cœur bat trop vite... vos conversations toujours des plus agréables... Ton fond sonore change, allant vers des accords de guitare que tu ne connais que trop bien. Pablo, le voilà qui arrive à point, merci le mode aléatoire. Tu écoutes avec soin les paroles que tu connais déjà par cœur. Tu esquisse un sourire, tu sais, c'est maintenant évident. Quelques coups frappés à la porte que tu avais laissée entrebâillée, la silhouette de la jolie brune se dessine sur le seuil. Tu souris comme un benêt, oui tu es amoureux de Marian Elisabeth Crowley et te reprends entendant par dessus la musique que la salle de bain est libre. Tu ne réponds pas, peu enclin à te lever dans cet état de fébrilité. Elle remarqua bientôt tes écouteurs et entra demandant ce que tu écoutes : « Pablo Alboran. Solamente tú. » réponds-tu avec un accent impeccable avant de traduire sachant que la jeune femme n'entendais rien de la langue de Cervantès : « Seulement toi »n'en dis pas plus idiot. La jeune femme s'installe à tes côtés et alors qu'elle prend un écouteur, tu remets la chanson au début. Erreur fatale Les premières paroles s’élèvent et tu restes silencieux, laissant la musique faire son travail. « Qu’est-ce qu’il dit ? » Tu es mort Blake, mort et enterré Tu soupires et ton regard glisse sur la jeune femme avant de commencer à traduire tout en fredonnant lorsque l’espagnol chantait. « Offre-moi ton rire… Apprend moi à rêver avec une seule caresse… » Et tu continues ainsi tout au long de la chanson et aborde le dernier refrain avant que ta traduction meure avec les derniers accords de guitare « Il n’y a que toi qui donne ces couleurs à mes matinées… Fais que mon âme se réveille à ta lumière… » Tu marques une longue pause, prenant conscience que tu viens de traduire une chanson d’amour, certes amenée par le mode aléatoire, mais une chanson d’amour quand même, à celle que tu aimes. « Ma traduction ne saurait rendre justice aux paroles originales malheureusement. » ajoutes-tu après un moment, toujours aussi gêné. Tu te redresses sur ton coude et remarques enfin le pyjama de la jeune femme. Tu esquisses un sourire en coin à la vue de la chemise qui devait de toute évidence être à Jonathan. « Joli pyjama », cela t’avais presque échappé mais dans ta tête cette dernière phrase résonnait comme un vrai compliment. Bon d’accord, un compliment déguisé, mais n’était-ce pas toujours comme ça avec toi ?

Another Day in Paradise

Blake & Marian

Revigorée par une douche bien méritée, Marian n'hésite pas un seul instant à rejoindre Blake dans la chambre d'amis. Le trouvant allongé sur son lit, une paire d'écouteurs vissés sur les oreilles, la jeune femme lui indique tout d'abord que la salle de bain est libre avant de s'installer sur le rebord de son lit alors qu'il la renseigne sur le titre de la chanson qu'il est en train d'écouter. Si ni le nom de Pablo Alboran ni les mots "solamente tu" ne lui parlent, le rythme de la mélodie et la douceur des paroles plaisent beaucoup à la jolie brune qui hoche la tête intéressée alors que Blake lui traduit le titre de la chanson avant de la remettre au début.

Intriguée par cette langue dont elle ne comprend pas un seul mot, la jeune femme finit par questionner son ami sur le sens de ces paroles et n'est pas déçue d'avoir posé la question lorsque le jeune homme se met à lui fredonner une véritable chanson d'amour. Se mordant légèrement la lèvre inférieure, touchée plus que de raison par ces mots qu'elle n'imagine absolument pas lui être destinés, Marian évite malgré tout de croiser le regard du jeune homme tandis qu'il chante. Les yeux rivés sur les motifs du draps housse, elle tente de paraitre le plus indifférente possible à la sérénade de Blake afin de ne pas se trahir.
Muette jusqu'à ce que les paroles meurent sur les lèvres du garçon en même temps que la musique dans les écouteurs, Marian relève finalement les yeux vers le jeune homme alors qu'il avoue modestement ne pas être en mesure de rendre justice au chanteur originel à travers sa traduction. "J'ai trouvé ça très beau..." Souffle-t-elle un léger sourire sur les lèvres alors que son regard se pose dans celui du jeune homme.

Se redressant légèrement à son tour alors que Blake s'appuie sur les coudes, Marian hausse les sourcils et reste un très bref instant bouche bée alors qu'il complimente son pyjama. Compliment que la jolie brune prend plutôt comme une gentille moquerie. "Hey! On ne se moque pas!" Lance-t-elle tout en attrapant un oreiller qu'elle écrase sans y mettre trop de force sur le visage de Blake. "J'aimerais t'y voir toi en pyjama tient! Je suis sure que ce n'est pas plus glorieux!" Lance-t-elle avec un léger rire tout en attrapant un second coussin qu'elle écrase dans un léger rire cette fois sur le ventre de son ami. "D'ailleurs, tu ferais mieux d'aller prendre ta douche, c'est pas que tu pue mais... Presque!" Lance-t-elle avec un rire moqueur avant de lui tirer la langue.

A vrai dire, Blake sent tout sauf mauvais, et Marian n'a pas du tout envie qu'il la laisse pour aller prendre une douche. Elle n'a pas envie qu'il la laisse tout court d'ailleurs. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que la jeune femme s'empresse de reprendre la parole pour retenir un peu plus le jeune homme. "Tout à l'heure, la chanson, c'était quoi? De l'italien? Du portugais?" Questionne-t-elle avec curiosité. "En tout cas, tu n'avais pas l'air d'avoir de difficultés à traduire! Tu m'apprendras quelques phrases? Tiens, dis moi quelque chose dans une langue étrangère! Mais pas n'importe quoi hein!" Propose-t-elle avec entrain espérant ainsi retenir le jeune homme à ses côtés encore un moment.

***

Pendant ce temps, à l'autre bout du couloir, Danielle quitte la salle de bain dans laquelle elle s'est rendue très rapidement, le temps pour elle de se préparer pour la nuit, lorsqu'elle remarque la lumière allumée dans la chambre d'amis, et entend la voix de Blake qui chantonne. Intriguée, la fleuriste s'approche de la chambre en silence et s'installe de façon à pouvoir voir ce qui s'y passe sans être vue de ses occupants. Attendrie par la scène que lui offre les deux jeunes gens, la fleuriste esquisse un sourire avant de quitter le couloir à pas feutrés pour rejoindre sa chambre dans laquelle l'attend Jonathan.
Installé sous la couette, ses lunettes vissées sur le nez, le peintre parcours des yeux une revue sur l'art alors que sa femme entre dans la chambre. Relevant les yeux vers elle, il ne peut que remarquer le sourire amusé qui étire les lèvres de Danielle. "Qu'est ce qui t'arrive?" Questionne-t-il intrigué alors qu'il sourit à son tours, persuadé que sa femme a quelque chose à lui dire. "Marian est dans la chambre de Blake. Il lui chantait une chanson d'amour... Vraiment, j'ai du mal à comprendre comment ces deux là arrivent à être aussi proches l'un de l'autre sans réussir à se rendre compte qu'ils sont fous amoureux...!".

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Another Day in Paradise #Blake

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